J’assume d’être parent d’ado


En ce moment, tout se passe plutôt bien avec votre ado et vous avez envie que ça continue. Le fait est que vous êtes parent. Parent d’un ado de 11 ans, de 15 ans ou plus. D’un coup d’un seul, vous vous souvenez des prises de bec pour un oui ou pour un non avec  votre ado et vous vous dîtes que l’année ne va pas aller de soi. Et s’il en était autrement ?

Lui dire non pour une sortie, l’inviter à mettre la table, l’obliger à terminer ses devoirs, tout devient prétexte à l’incident diplomatique.  Parfois, vous reconnaissez que vous avez envie de lâcher prise et de le laisser faire ce qu’il veut. Encore bien reposé de vos vacances, rien que l’idée d’y penser vous démoralise. Et si votre ado avait besoin d’être guidé ? Vous y avez pensé ? C’est vrai qu’un ado en a marre qu’on lui rabâche sans cesse ce qu’il doit faire. Il le répète assez souvent. Ceci dit, si vous n’étiez plus derrière son dos pour lui dire ce qui est bon pour lui ou pas, il se poserait la question de savoir si ses parents s’intéressent vraiment à lui et à son avenir. Il risquerait de se sentir seul et c’est dans ces moments-là qu’il essaierait d’attirer l’attention par n’importe quel moyen jusqu’à ce qu’enfin vous interveniez pour lui dire « stop, je suis là ! ». Un ado reste un enfant qui a besoin  de savoir que ses parents veillent sur lui.

C’est vrai que d’être parent n’est pas facile et cela l’est encore moins devant les autres. Ces autres qui vous jugent sur votre manière d’éduquer votre ado et vous donnent des conseils en espérant que vous allez les appliquer. En même temps, vous vous dîtes que si votre ado savait se tenir devant la famille, devant vos amis, bref en public, on n’en serait pas là. Mais voilà, votre ado est comme il est. Il sort de table pendant un repas de famille, il ne dit pas toujours bonjour quand vous recevez des amis et peut faire la gueule toute la soirée devant vos invités. Et ce n’est pas faute de lui avoir parlé des règles de politesse et de courtoisie. N’empêche, en y réfléchissant bien ! Vous fait-il le coup à chaque fois ?  Il semblerait que non. Et oui les ados aussi ont leur coup de blues ou ont passé une mauvaise journée. Et comme ils sont plus cash que les adultes, ils n’aiment pas toujours faire des efforts. C’est en leur répétant  les règles quelles qu’elles soient qu’ils finissent par les intégrer.

Puis, vous vous dites « si encore mon rôle se limitait à répéter : Fais pas ci ! Fais pas ça ! » Vous pourriez le supporter mais c’est qu’en plus  votre ado vous regarde parfois comme si vous étiez un extraterrestre. Il vous fait des remarques sur votre look, sur la musique que vous écoutez quand ce n’est pas pour critiquer votre attitude de has been.  En y pensant, vous n’avez  aucune envie  de signer pour une nouvelle année. Pourquoi est-il dans la provoc’ ? Parce que tout simplement il est en train de se construire et pour grandir il a besoin de se détacher de ses parents. Il veut se singulariser par rapport à votre façon d’être et de penser. Il va donc bien, votre ado.

Alors avant de refaire vos valises pour vous évader vers une destination inconnue, dîtes-vous bien que votre ado est un être qui a besoin de règles et  de repères pour devenir un adulte responsable. Si vous n’êtes pas là pour l’aider et le guider, il sera perdu sans vous. Il sera perdu sans vos remarques et sans vos règles que finalement il finit par accepter….même avec retard.

L’avis du psy : essayez de vous fixer quelques objectifs de conduite (les bonnes résolutions de la rentée !).Un bon parent d’ado est sûrement un parent qui s’adapte : ne lâchez rien sur ce que vous considérez comme fondamental (politesse, retard, école,…), et commencez à l’individualiser en lui laissant des initiatives sur sa vie (chambre, vêtement, idées de sortie…).

Pour cela, commencez par définir clairement ces deux catégories, et quand vous serez perdu cette année (car vous le serez, sinon ce serait trop facile), vous vous y réfèrerez et essayerez de prendre un peu de distance avec ce qui est en train de se jouer, pour vous, votre ado, pour votre relation.

Par Jenny Liberge.

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