Qu’en pensez-vous ? Qu’ils ont choisi leur situation ou qu’ils la subissent ? Qu’ils sont trop fainéants pour se prendre par la main et construire leur propre avenir ?
Ces jeunes adultes ont l’âge de quitter le nid familial et pourtant ils sont encore chez leurs parents. Ils restent ! Ils ont dix-huit ans voire plus. Ils poursuivent leurs études, ont trouvé leurs premiers emplois ou sont à la recherche de n’importe quel petit job. Ils ont le même rythme que leurs parents à la différence près qu’ils n’ont pas à se préoccuper de payer les factures, du prêt de la maison toujours en cours, de faire à manger, de s’occuper du linge sale qui s’accumule dans la buanderie, de faire les courses ou encore le ménage. Est-ce pour autant des fainéants ? J’en doute ! Est-ce le confort d’être pris en charge par papa et maman qui les retiennent au sein de leur famille ? J’en doute aussi ! Si certains s’accommodent aisément de ce rythme de vie, beaucoup la subissent.
Déjà plus jeunes, ils rêvaient de quitter le cocon familial. Après tout n’est-ce pas l’idéal dont rêve tout ado ? Partir pour vivre ses propres ambitions ? Ils resteraient donc pour le plaisir ? Si vous regardez et observez autour de vous, vous verrez que ces jeunes squatteurs, s’ils ne sont pas malheureux chez leurs parents, ne sont pas forcément satisfaits de la réalité. Et oui ! La réalité, c’est bien d’elle qu’il s’agit. Aujourd’hui, quel jeune adulte est en mesure de s’offrir son premier appartement ? Leurs premiers salaires ne suffisent pas à répondre aux exigences des propriétaires et pour les étudiants, ce n’est pas l’accumulation de petits boulots qui va leur offrir les clés de l’indépendance. Voler de ses propres ailes semble loin !
Alors comme résignés, ces jeunes adultes font au mieux pour poursuivre leur chemin. Mais s’ils sont dépendants financièrement de leurs parents, leur vie sociale en est également bouleversée. En effet, ils respectent les horaires définis et inutile de penser à organiser une soirée entre potes à la dernière minute. Les parents veulent bien rendre service mais il n’est pas question qu’ils prennent la maison pour un appart d’étudiants. Pareil en ce qui concerne la venue de petits copains ou de petites copines. Pas question d’assister à un défilé tous les week-ends. De toute façon, même les jeunes adultes ne voudraient pas montrer à leurs parents la vie débridée qu’ils mèneraient s’ils n’étaient pas chez eux. N’empêche que tout ceci semble contraignant à y regarder de plus près !
En restant chez leurs parents, ces grands ados ne sont pas libérés des règles qui ont été établies dès leur plus tendre enfance. Si parfois et même souvent, certaines règles ont été bafouées, aujourd’hui le jeune adulte n’imagine pas les contourner. Ne serait-ce que par respect pour ses parents. Si ce n’est pas évident d’être encore chez ses parents, la situation ne l’est pas non plus pour les parents eux-mêmes. Certes, ils préfèrent savoir leurs enfants logés, nourris et blanchis qu’en difficulté, mais eux aussi ont des contraintes car s’ils avaient imaginé de faire de la chambre du plus grand un home cinéma ou autre après tout, s’ils avaient pensé à organiser des week-ends entre amis et bien c’est raté. Ils ont mis un frein à leurs projets. Non pas qu’ils souhaitent rester exemplaires devant leurs grands ados mais c’est que la vie en communauté demande un minimum de règles et de stabilité.
Alors ne portons pas un regard accusateur envers ces jeunes adultes. Ils culpabilisent assez de vivre aux crochets de leurs parents. Soyons plutôt admiratifs qu’ils poursuivent leurs projets malgré les difficultés qui s’imposent à eux.
Un article intéressant ! C’est vrai qu’on remarque que les ados restent de plus en plus longtemps chez leurs parents. Je reçois beaucoup de parents qui me disent ne pas comprendre pourquoi, ne pas comprendre ce phénomène… On peut y voir plusieurs facteurs: l’allongement des études supérieures, une vie de plus en plus chère, l’allongement de l’adolescence (et oui, ça va maintenant jusqu’à 25 ans!), les angoisses de séparation, etc… Car parfois, se sont les parents qui ne sont pas prêts 😉
Line de https://la-parenthese-psy.com/
Merci !